Comment reconnaitre une mouette d’un goéland ?
Généralement à proximité des côtes, en bord de mer, le long des canaux, parfois même en ville, on aperçoit ces silhouettes blanchâtres vagabonder dans le ciel à l’affût de la moindre portion de nourriture.
Ces oiseaux appartiennent à la famille des laridés. Elle inclue les mouettes et les goélands.
Dix espèces au total sont nicheuses en France :
- Goéland leucophée,
- Goéland argenté,
- Goéland cendré,
- Goéland marin,
- Goéland brun,
- Goélands railleur et d’Audouin, espèces rares et méditerranéennes.
- Mouette rieuse,
- Mouette mélanocéphale,
- Mouette tridactyle.
Les espèces de l’intérieur des terres sont, pour la plupart, communes. Elles se rassemblent habituellement, hors période de nidification, en grandes colonies dans des dortoirs qui peuvent se situer jusqu’à 40 km de leur zones de nourrissage.
Même si les deux espèces d’oiseaux sont cousines et présentent des colorations similaires oscillant entre le gris, noir et blanc, elles restent toutefois reconnaissables à quelques détails. La plus grosse difficulté réside dans la détermination de l’espèce lorsqu’on observe des individus immatures. En effet, cette famille d’oiseau possède la particularité de muer plusieurs fois avant d’atteindre leur plumage adulte : 2, 3 ou encore 4 classes d’âge existent selon les espèces.
Pour lister ces différences inter-espèces, ci-dessous sont classées les espèces en fonction du nombre de classe d’âge :
Deux classes d’âge :
– La Mouette rieuse
– Les espèces de petite taille
Trois classes d’âge :
– La Mouette pygmée
– Le Goéland cendré
Quatre classes d’âge :
– Tous les goélands de grande taille tel que le Goéland argenté
Plus d’explications sur la mue chez les oiseaux :
Le passage du plumage juvénile à celui d’adulte s’effectue via plusieurs mues consécutives qui consistent au remplacement des vieilles plumes par de nouvelles.
La première mue des laridés intervient au moment où le jeune individu est capable de voler afin de lui permettre d’arborer son plumage de 1er hiver. Arrivent ensuite la mue de printemps (d’une durée d’environ 1 à 2 mois) et celle d’automne (3-4 mois).
Les deux premières mues sont partielles, seules les plumes de la tête et du corps tombent, tandis que la mue automnale est complète. Les rémiges (grandes plumes dirigées vers l’extérieur et à l’arrière de l’aile) et les rectrices (plumes de la queue) sont, quant à elles, gardées pendant toute une année.
Cependant, il n’y a pas que les juvéniles qui muent, les adultes aussi ! La mue de printemps leur donne le plumage nuptial tandis que celle d’automne aboutie au plumage internuptial. Le bec et les pattes subissent un changement de coloration progressif au même titre que le plumage.
C’est pourquoi l’identification d’une espèce d’oiseau est assez ardue : les oiseaux ne présentent pas les mêmes caractéristiques en période de reproduction ou non. Mais vous avez de la chance, les goélands sont des oiseaux peu farouches et ils se laissent facilement approcher. Cela vous laissera tout le temps nécessaire d’apprendre à les reconnaitre.
Venons-en maintenant aux différents indices qui vous permettront de reconnaitre une mouette d’un goéland.
Différences au niveau des caractéristiques physiques
La taille : premier point important à regarder
Il est clair que les goélands sont de taille bien supérieure à celle des mouettes. Leur envergure s’échelonne entre 90 cm (pour le Goéland railleur) et 165 cm (pour le Goéland marin). Même la plus grosse des mouettes ne peut les concurrencer avec ses 105 cm d’envergure. Il s’agit de la Mouette tridactyle.
Le bec : second critère à observer
La majorité des goélands présentent un gros bec jaune avec habituellement une tache rouge située sur la mandibule inférieure. Seuls les goélands railleur et d’Audouin possèdent un bec respectivement noir et rouge avec la pointe noire.
Les mouettes quant à elles affichent un petit bec rouge ou noir selon la saison. Seule la mouette tridactyle exhibe un bec jaune et fin.
Et enfin, la couleur du plumage
Les mouettes arborent une tête à capuche noire-chocolat ou toute blanche (Mouette tridactyle) en période de reproduction et présentent des traces noires ou grisâtres sur la joue et la partie supérieure de l’œil en période internuptiale. On appelle aussi ces zones colorées de gris, les taches parotiques.
Les goélands présentent plus simplement une tête blanche, un œil clair souvent entouré de jaune.
Les différentes espèces de mouettes
Les différentes espèces de goélands
Différences au niveau du cri et/ou du chant (pour les plus mélomanes)
C’est dans cette catégorie que vous pourrez trancher définitivement ! Car chaque espèce possède son propre cri et/ou chant. Rien ne vous empêche de sortir discrètement votre Smartphone afin d’enregistrer le doux son des oiseaux et de comparer une fois chez vous à quelle espèce il s’y rapporte. Vous trouverez tous les cris et chants sur le site xeno canto.
Différences au niveau de l’environnement, du milieu occupé ou du comportement
Près du littoral ou dans les villes côtières, vous croiserez plus volontiers des goélands, qui sont des oiseaux marins. Les mouettes s’éloignent plus du littoral et préfèrent l’intérieur des terres.
Les goélands sont beaucoup moins farouches que les mouettes, ainsi, le voleur de frites sur la plage sera certainement un goéland plutôt qu’une mouette. Cette dernière, plus craintive, ne risquera pas de s’approcher de vous pour vous piquer votre casse-croute…
Voilà, vous avez toutes les clefs en main, bonnes observations !
Auteur : Aurélie BEA
Ressources bibliographiques :
- Le guide ornitho – guide DELACHAUX nouvelle Edition
- CINQUIÈME RECENSEMENT NATIONAL DES OISEAUX MARINS NICHEURS EN FRANCE MÉTROPOLITAINE : BILAN FINAL 2009-2012
Crédits photos : hedera.baltica ; Nik Borrow ; naturalhistoryman ; Vitalii Khustochka ; Yann Brilland ; Jörg Hempel ; Allan Hopkins ; Anita Gould ; Corine Bliek ; Ekaterina Chernetsova (Papchinskaya) ; Blake Matheson ; Len Worthington ; Bengt Nyman ; Ouwesok ;
Merci pour cet article très précis !
Merci!! contente de pouvoir identifier correctement le goéland argenté, ils sont très photogéniques