Lorsque l’hiver arrive, les animaux font preuve de différentes techniques pour survivre. Beaucoup d’entre eux s’adaptent en bénéficiant d’une épaisse fourrure, d’autres migrent vers des régions plus chaudes, tandis que certains hibernent.
Durant l’hibernation, le métabolisme ralentit : les fréquences cardiaques et respiratoires diminuent, provoquant le ralentissement de la circulation sanguine et une consommation d’oxygène plus faible. La température corporelle chute, s’approchant de la température ambiante. L’énergie dont le corps a besoin durant cet état d’hypothermie contrôlée est puisée dans les réserves de graisse, stockées sous la peau, que l’animal s’est constitué pendant la belle saison, lorsque la nourriture est abondante.
L’hibernation chez les mammifères
Parmi les mammifères hibernants, la marmotte passe environ 6 mois dans son terrier avec les membres de sa famille, blottis les uns contre les autres pour économiser leur énergie. Mais tout comme le loir, elle se réveille de temps en temps. Ce mécanisme permet à leur métabolisme de revenir à la normale et les empêche ainsi de mourir de froid.
Contrairement aux idées reçues, l’ours n’hiberne pas, il hiverne. La différence réside dans l’état de vigilance de l’animal. Contrairement aux animaux hibernants, qui entrent dans un état de profonde léthargie, le cerveau de ceux qui hivernent reste en activité. Ils peuvent ainsi facilement se réveiller. Les femelles sont même capables de mettre-bas ! Leur température corporelle et l’activité de leur métabolisme ne baissent que légèrement. Ainsi, durant cette période, l’ours peut sortir de sa tanière, mais ne se nourrit pas. Il puise son énergie dans ses réserves de graisse.
L’hibernation chez les reptiles
Contrairement aux animaux endothermes, comme les mammifères et les oiseaux, qui produisent leur propre chaleur corporelle, les reptiles sont dits ectothermes : la température de leur corps varie et dépend des sources de chaleur extérieures comme le rayonnement solaire. Alors, pour éviter de geler lorsque l’hiver arrive, les serpents et les lézards se réfugient sous des troncs d’arbres, des pierres, ou encore dans le sol. L’orvet, par exemple, peut s’enfouir jusqu’à 70 cm, tandis que la vipère péliade s’enterre jusqu’à plusieurs mètres de profondeur. Ils hibernent ainsi pendant une période variable selon les régions, leur température corporelle descendant entre 0 et 10°C.
Certaines tortues, comme la cistude d’Europe, hibernent sous l’eau en se mettant à l’abri dans la vase des lacs et étangs. Leur métabolisme fonctionnant au ralenti, elles respirent sous l’eau en absorbant le peu d’oxygène dont elles ont besoin par la peau !
Certains amphibiens hibernent également
Si la grenouille verte utilise la même technique d’hibernation aquatique que les tortues, le crapaud d’Amérique, lui, préfère hiberner sur terre en se creusant un abri à plus de 50 cm dans le sol. Cependant, il existe plusieurs espèces d’amphibiens capables de survivre au gel. La grenouille des bois, par exemple, peut supporter des températures descendant en dessous de -5°C. De petits cristaux de glace se forment sous sa peau, congelant ainsi environ 40% de son corps. Sa respiration et les battements de son cœur cessent, et son sang ne circule plus. Cependant, celui-ci ne gèle pas car il contient du glucose : ce sucre agit comme un cryoprotecteur, et empêche ainsi la congélation des cellules et la déshydratation.
Il existe encore beaucoup d’autres espèces qui hibernent durant l’hiver, comme de nombreux poissons qui restent immobiles et sans activité au fond des plans d’eau, certains insectes, ou encore l’engoulevent de Nuttall, le seul oiseau connu capable d’hiberner.
Photos : Michael Himbeault ; U.S. Fish and Wildlife Service Headquarters ; .sarahwynne. ; Philip McErlean ; Brian Henderson