Chez les hommes, certains profitent des autres pour arriver à leur fin. Mais nous ne sommes pas les seuls à adopter ce genre de technique, les animaux le font aussi ! C’est ce qu’on appelle le parasitisme.

Le parasitisme est le fait qu’un organisme vivant, appelé parasite, profite d’un autre organisme, l’hôte, de manière durable, pour se procurer un bénéfice, un avantage ou un bienfait. Bien entendu, cela aux dépends de l’hôte pour qui cette interaction est coûteuse ou handicapante.

Voyons ensemble quelques cas incroyables pour mieux comprendre ce concept.

Le parasite qui se sert de plusieurs organismes pour atteindre son but

Certains parasites ne se suffisent pas d’un seul hôte et vont avoir besoin de se retrouver dans différents organismes vivants pour mener à bien leurs étapes de développement.

1 – Parasitisme triangulaire : d’un oiseau au poisson en passant par un mollusque

C’est par exemple le cas de Euhaplorchis californiensis, un nématode marin (ver rond) qui va pondre ses œufs à l’intérieur d’oiseaux qui se nourrissent de poissons. Il va passer par différentes espèces avant de revenir à son hôte final. Ainsi, les larves du parasite vont se retrouver dans les selles de l’oiseau qui, si elles sont lâchées au bon endroit, tomberont dans un environnement où des mollusques marins (Cerithidea californica) pourront l’ingérer. Une fois ingérées, les larves se multiplient, grâce à la reproduction asexuée, au sein du tube digestif du mollusque. Elles sont ensuite libérées une fois qu’elles peuvent nager seules et trouver un second hôte intermédiaire, le poisson California Killifish. C’est à ce moment que les choses deviennent intéressantes ! Rappelez-vous que pour que le cycle soit complet et puisse recommencer à l’infini, le parasite doit atteindre des oiseaux mangeurs de poissons. Pour cela, une fois dans le poisson, le parasite va migrer jusqu’au niveau de son cerveau, induisant chez lui un changement de comportement : les poissons infestés vont plus fréquemment à la surface et ont des mouvements désordonnés. Ils sont alors plus faciles à capturer que leurs congénères sains. Voilà comment rejoindre son hôte final !

2 – Le parasite qui modifie les caractéristiques physiques de son hôte

On constate un phénomène assez similaire chez un ver qui a comme hôte final certaines espèces d’oiseaux qui se nourrissent de fruits mûrs. Cette fois, c’est une fourmi, Cephalotes Atratus, qui en fait les frais. Après avoir été infestée par son parasite, la couleur noire de l’abdomen de la fourmi change pour prendre la couleur rougeâtre d’une baie mûre. La proie devient alors attractive pour les oiseaux frugivores qui se trouveront à leur tour infestés après l’avoir mangée !

Le ver parasite la fourmi et lui modifie son apparence physique afin qu'elle soit mangée par un oiseau

Le ver parasite la fourmi et lui modifie son apparence physique afin qu’elle soit mangée par un oiseau

Se servir de l’autre pour prendre soin de sa progéniture

3 – Se faire passer pour les larves de son hôte

D’autres animaux se servent des autres pour prendre soin de leur progéniture. C’est le cas de l’azuré de la croisette (papillon), qui se développe à son stade larvaire au sein d’une colonie de fourmis. En effet, les fourmis « recueillent » cette larve qui émet des odeurs similaires à celles de leurs propres larves, et l’emmènent dans leur colonie où elles vont la nourrir pendant près de 10 mois au détriment de leurs propres larves.

Le parasitisme du papillon azurée de la croisette chez la fourmi

Le parasitisme du papillon azurée de la croisette chez la fourmi

4 – Une mère adoptive contre son gré

Le coucou, le rouge-queue ou l’accenteur mouchet sont eux aussi bien connus pour laisser le soin aux autres de s’occuper de leurs petits oisillons ! Et pour cela, le coucou a une stratégie bien à lui. Une fois que son hôte quitte le nid, il s’empresse d’y pondre, en éjectant un œuf de son hôte hors du nid pour que la supercherie soit totale. Lorsque l’oiseau revient dans son nid, il ne se rend compte de rien et couve ses œufs normalement ! Lorsque le petit coucou éclôt, tout comme sa mère biologique, il éjecte les autres œufs du nid pour être le seul à bénéficier des soins de sa « mère adoptive », jusqu’à sa maturité.

Le parasite qui se substitue à un membre ou un organe

Enfin, l’exemple le plus incroyable est celui d’un petit crustacé, Cymothoa exigua, qui va jusqu’à se substituer à la langue d’un poisson ! Après être entré par son ouïe, il se fixe sur ses branchies où il va croître et devenir mâle puis femelle. La femelle va ensuite migrer sur la langue du poisson, sur laquelle elle va s’accrocher et en extraire le sang jusqu’à ce que celle-ci s’atrophie puis disparaisse. Ce petit parasite va ensuite faire office de langue au poisson, se nourrissant alors de son mucus.

Crédits photos : James West ; Graham Wise ; Ilia Ustyantsev

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