Phoques et otaries font partie des animaux que l’on confond souvent. Même si ces mammifères marins carnivores présentent des ressemblances, il s’agit bien de deux animaux différents. Découvrez les caractéristiques qui permettent de les distinguer !

 

Des apparences physiques semblables

 

L’otarie et le phoque ont un premier point commun : ce sont des mammifères, ce qui signifie qu’ils possèdent tous les deux des poils, et que les femelles allaitent leurs petits. Evoluant aussi bien sur terre que dans l’eau, ces animaux dits « amphibies » sont parfaitement adaptés au mode de vie aquatique. En effet, leur corps est fusiforme et hydrodynamique, ce qui permet d’atténuer la résistance de l’eau lors de leurs déplacements.

 

Deux familles distinctes chez ces mammifères

 

Malgré ces similarités, il existe plusieurs différences entre ces deux mammifères marins. Bien qu’ils appartiennent tous deux au groupe des Pinnipèdes, les phoques et les éléphants de mer appartiennent à la famille des Phocidés. Les otaries et les lions de mer quant à eux, sont classés dans la famille des Otariidés, elle-même divisée en deux sous-familles : les Arctocephalinae (otaries à fourrure) et les Otariinae.

Le cri de l'otarie est l'aboiement et celui du phoque le grognement

Le saviez-vous ? La vocalise de l’otarie est appelée l’aboiement, tandis que le phoque émet des grognements.

Différences au niveau des aires de répartition géographiques

 

Ces deux animaux ne fréquentent pas le même environnement. Tandis que les 14 espèces d’otaries se retrouvent dans les eaux australes et le Pacifique, les 18 espèces de phoques se répartissent sur l’ensemble des côtes de l’hémisphère Nord de notre planète, tant dans les eaux tempérées que subarctiques. Certaines sont même observables sur nos côtes françaises, comme le phoque gris en Bretagne ou encore le phoque veau-marin.

Le phoque veau-marin est présent en France

Le phoque veau-marin est l’une des deux seules espèces de phoque à fréquenter le territoire français. (photo : Sophie Homsi)

Différences au niveau de la morphologie

 

La première différence morphologique se situe au niveau des oreilles. En effet, les otaries sont dotées de petits pavillons externes qui sont facilement identifiables. En revanche, il est impossible de distinguer des oreilles chez le phoque car celui-ci ne possède que des conduits auditifs, ne laissant apparaitre que deux petits trous de chaque côté de la tête.

Aussi, la forme de leur tête diffère légèrement : le museau de l’otarie est un peu plus fin et ses canines sont plus développées.

S’il n’y a pas de différences notables entre les phoques mâles et les femelles, le dimorphisme sexuel est plus marqué chez les otaries. En effet, les mâles sont souvent beaucoup plus imposants que les femelles, et ceux-ci présentent une bosse sur leur tête correspondant à la crête sagittale.

Enfin, la différence la plus flagrante concerne les nageoires. Celles de l’otarie sont beaucoup plus développées et musclées que celles du phoque, bien plus petites.

Otarie : présence d'oreilles externes

Otarie : présence d’oreilles externes (pavillons)

Chez le phoque les oreilles externes sont absentes

Phoque : les oreilles externes (pavillons) sont absents (Photo : Sophie Homsi)

 

 

 

 

 

                                              

Différents sur terre, comme dans l’eau

 

De par cette différence au niveau des nageoires, phoques et otaries ne se déplacent pas de la même façon lorsqu’ils sont sur terre. Les grandes nageoires des otaries leur permettent de se redresser en soulevant le poids de leur corps et de se déplacer en faisant des petits bonds. Elles peuvent ainsi marcher à quatre pattes, et même atteindre des vitesses avoisinant 25 km/h sur de courtes distances. Moins à l’aise sur le sol, les phoques, eux, se déplacent en rampant, ne dépassant pas 2 km/h. Ils sont en effet plus adaptés à la vie aquatique.

Même dans l’eau, leur manière de nager est différente. Les otaries se servent de leurs grandes nageoires pectorales comme d’avirons et des leurs nageoires postérieures comme gouvernail. Très rapides et très agiles dans l’eau, les otaries de Californie peuvent nager jusqu’à 40 km/h et plonger jusqu’à 300 mètres de profondeur ! Quant aux phoques, ils gardent leurs nageoires plaquées contre eux et se propulsent grâce aux ondulations de leur corps.

Maintenant, à vous de jouer ! Saurez-vous identifier ce jeune individu : phoque ou otarie ?

Phoque veau-marin juvénile

Jeune phoque veau-marin (photo : Sophie Homsi)

 

Crédits photos : Sophie Homsi, Brian Gratwicke ; Arthur T. LaBar ; matt « smooth tooth » knoth