Nombreuses sont les espèces animales dont la dangerosité réside dans leur capacité à produire des substances toxiques. Qu’elles soient venimeuses ou vénéneuses, ces espèces ont développé une multitude de stratégies redoutables dans le but de se nourrir ou bien de se défendre. Morphologie des appareils producteurs et vulnérants, comportement des animaux, mode d’action ou composition des venins et poisons : il existe une diversité remarquable d’adaptations chez ces dangereuses espèces. Découvrez quelques exemples d’animaux venimeux et vénéneux qu’il ne vaut mieux pas approcher !

L’utilisation du venin chez les reptiles

Les serpents

Les serpents sont les premiers animaux auxquels nous pensons lorsqu’il s’agit d’animaux venimeux. Bien que sur les quelques milliers d’espèces existantes, la majorité ne soit pas venimeuse, plusieurs centaines seraient capables de produire du venin. Celles-ci possèdent en effet une glande à venin située à l’arrière de la tête directement reliée à leurs impressionnants crochets. Injecté lors de la morsure, la substance toxique est essentiellement utilisée pour maîtriser les proies ou bien pour se défendre. Très couteux à produire en termes d’énergie, le venin n’est pas nécessairement utilisé à chaque morsure, on parle alors de morsure sèche.
La vipère heurtante, le taïpan du désert ou encore le mamba noir comptent parmi les espèces de serpents les plus venimeux au monde. Ce dernier peut injecter entre 100 et 120 mg de venin, composé de neurotoxines et de cardiotoxines. Seulement 10 à 15 mg suffisent pour tuer un homme adulte si la morsure n’est pas traitée.

Le mamba noir est le serpent venimeux le plus dangereux au monde

Le mamba noir est l’un des serpents venimeux les plus dangereux au monde

Les lézards

Parmi les reptiles, certaines espèces de lézards sont également capables de produire du venin, telles que le varan de Komodo, l’héloderme perlé, ou encore le monstre de Gila.  Contrairement aux serpents, ceux-ci ne sont pas dotés de crochets mais possèdent des cannelures le long des dents, permettant le transport du venin de la glande productrice jusqu’à la mâchoire. Celui-ci est alors mélangé à la salive et infecte la proie lors de la dangereuse morsure.

Le monstre de Gila, lézard venimeux qui infecte sa proie par sa salive

Le monstre de Gila, lézard venimeux qui infecte sa proie par sa salive

L’utilisation du venin chez les mammifères

Rares sont les mammifères répertoriés comme étant des espèces venimeuses. C’est le cas de certaines espèces de musaraignes ou de la taupe d’Europe. Les ornithorynques en font également partie, en particuliers les mâles, grâce à un glande à venin reliée à leurs ergots situés sur leurs pattes postérieures. Bien que le venin ne soit pas dangereux pour l’Homme, il infligerait une très grande douleur pendant plusieurs jours.
Le loris, originaire d’Asie du Sud et seul primate sécrétant du venin, possède quant à lui des glandes au niveau de ses coudes. En léchant ces zones, le venin répandu dans les tissus capillaires se mélange à la salive et est injecté lors de la morsure grâce à des dents spécialisées.

Le loris grêle est le seul primate venimeux au monde

Le loris grêle est le seul primate venimeux au monde

L’utilisation du venin chez les amphibiens

De nombreuses espèces de grenouilles sont connues pour sécréter des substances aux propriétés toxiques, dont plusieurs de la Famille des Dendrobatidés telles que les dendrobates du Tapajos, les dendrobates à tapirer ou la rainette jaguar. Leurs couleurs vives, dites « aposématiques », ont pour fonction d’indiquer leur toxicité. Mais l’une des plus dangereuses est sans doute la Phyllobates terribilis. Comme de nombreuses autres grenouilles toxiques, elle ne possède pas de système d’inoculation ni de glande à venin. Sa toxicité serait due à son alimentation, composée d’insectes. Alors qualifiée d’« espèce vénéneuse », elle secrète son redoutable poison par sa peau et peut entrainer des sensations de brûlures, voire même une insuffisance cardiaque.

La phyllobate terrible est l'une des grenouille les plus vénéneuses au monde

La phyllobate terrible est l’une des grenouille les plus vénéneuses au monde

L’utilisation du venin chez les poissons

Les poissons comptent également quelques espèces venimeuses particulièrement dangereuses. Parmi elles, le poisson pierre, qui ne possède pas moins de 13 courtes épines dorsales reliées à deux glandes à venin chacune. Ce puissant venin neurotoxique paralyse les muscles et attaque le système nerveux. Chez le poisson-chat rayé, les éperons venimeux sont au nombre de trois : un à l’avant de la nageoire dorsale et un à l’avant de chaque nageoire pectorale. Dentelés et coupants, leur piqûre peut provoquer une syncope chez le plongeur, et donc la noyade. La raie pastenague, quant à elle, inocule son venin grâce à son aiguillon dentelé d’une dizaine de centimètres situé au bout de sa queue. Une fois planté dans les tissus de la victime, le tégument l’entourant est rompu, libérant ainsi le venin.

Le poisson pierre inocule son venin grâce à ses épines dorsales

Le poisson pierre, espèce venimeuse, est un maître du camouflage

L’utilisation du venin chez les oiseaux

Il n’existe aucune espèce d’oiseau connue inoculant activement du venin. Cependant, quelques-unes sont vénéneuses et se révèlent être toxiques au toucher ou à l’ingestion. C’est le cas du pitohui bicolore, de l’ifrita de Kowald ou encore l’oie-armée de Gambie. Ces trois oiseaux se nourrissent d’insectes dans lesquels sont retrouvées certaines toxines. Leur alimentation leur permettrait ainsi de sécréter ce poison au niveau de leurs plumes et de leur peau, constituant ainsi une défense efficace contre les prédateurs.

le pitohui bicolore est un oiseau vénéneux

Le pitohui bicolore, comme les autres espèces du genre Pitohui, est vénéneux

Crédits photos : Nick Evans00 ; Carla Kishinami ; Joachim S. Müller ; Brian Gratwicke ; ~Sage~ ; Nik BorrowFoto-Rabe

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